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Les idées ne progressant que lentement, et la vie humaine est courte. Quand je dis l’individu, j’en fait une abstraction. J’ignore si ce sera notre génération qui entrera en la terre promise, ou seulement la suivante, ou une plus éloignée encore. Cela dépendra de la somme d’énergie dépensée.

Seulement, je tiens pour acquis, que, lorsqu’on est convaincu d’une idée, on cherche à la réaliser, et qu’elle est déjà à moitié réalisée pour l’individu qui emploie sa force et son intelligence à la faire triompher. S’il ne la réalise en son intégralité, son action peut en faire triompher des parties. Et ce seront ces parties acquises qui aideront à en acquérir d’autres.


Mais avant de passer à la discussion de mes préférences sur la tactique à employer pour le triomphe de l’idée, il faut d’abord débarrasser le terrain d’une foule d’erreurs qui en obscurcissent la conception que s’en font une foule d’individus qui ne veulent y voir qu’un chaos d’idées mal équilibrées, ne reposant sur aucune base réelle.

Cela est d’autant plus nécessaire que la bourgeoisie qui se sent menacée dans sa puissance par un mouvement devenu assez fort pour mettre son autorité en péril, ne craint pas de porter certains individus à porter, sous le couvert anarchiste, la théorie à l’absurde afin de la discréditer. Sans compter ceux de bonne foi qui, par manque d’équilibre, s’imaginent être plus logiques en prenant le contre-pied du bon sens.

Puis, aussi, ceux qui veulent se donner l’appa-