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d'hui, entend dire son mot dans l’organisation sociale où il doit évoluer.

Peu à peu les idées nouvelles s’infiltrent jusque dans le plus petit hameau. Les déplacements sont plus fréquents, les relations postales plus suivies, plus nombreuses. Le journal va partout, et le plus réactionnaire, en ridiculisant ou calomniant l’idée nouvelle, aide par cela quand même à la colporter, car il force les gens à la discuter, et il se trouve toujours quelque esprit plus indépendant qui veut se rendre compte. C’est la brèche ouverte à l’invasion.

Mais en traitant cette question « comment se fera la révolution ? Que sera-t-il possible d’y accomplir ? » il est de toute évidence que c’est un peu du roman que l’on fait, et que nos prévisions n’ont qu’un but ; nous habituer à réfléchir sur la situation afin de ne pas être pris à l’improviste lorsqu’elle se présentera, et que nous sachions nous inspirer des circonstances.

Nous ignorons ce qui pourra se produire demain, à plus forte raison ce qui est indéfini comme temps et circonstances.

Nous savons que l’organisation antagonistique de la société nous mène à la conflagration, que ses injustices, ses abus, travaillent à l´éclosion du cataclysme ; mais c’est tout.

Tout ce que nous prévoyons, tout ce que nous méditons pourra être changé par les événements ; mais ce sera des idées émises, des théories échafaudées que s’inspireront ceux qui agiront dans les événements futurs. Nous ne perdons donc pas notre temps, en élaborant des projets qui, s’ils ne se