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Que d’idées, que de conceptions nous avons ainsi, en quelques coins de notre cerveau, que nous croyions excellentes, dont nous serions prêts à soutenir mordicus la justesse I

Mais, lorsque en contradiction avec les faits, nous les analysons, les passons à la critique, nous nous apercevons que nous les tenons nous ne savons pas de qui, les avons prises nous ne savons où, et qu’elles se sont formées dans notre esprit nous ne savons comment.

Et combien passent ainsi toute leur existence à ressasser religieusement des idées ainsi reçues, sans avoir jamais su les analyser ?

C’est pourquoi le progrès a été si lent, ne s’est fait qu’à la lueur des bûchers, et que, au siècle de la vapeur, de l’électricité, nombre de gens en sont encore aux croyances de l’âge de la pierre.


En l’école telle que nous la comprenons il ne s’agit pas, bien entendu, de faire, simplement, le contraire de l’État, chasser le dogme de l’autorité pour y introduire le dogme anarchie ; et continuer ainsi à fourrer des idées toutes faites dans la tête de l’enfant, ils y apprendront à envisager la vie telle qu’elle est, à ouvrir les yeux sans peur, à regarder les choses en face, les hommes sans crainte ; ils apprendront à chercher, examiner, peser, discuter critiquer, n’acceptant une solution que lorsque leur raisonnement la leur indique comme plus logique, et non parce qu’on la leur aura enseignée telle.

À cette heure où l’on fait des ligues pour appren-