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dont le garçon lorsqu’il sera grand aura à mener la chasse et que ses mérites seront proportionnés au nombre de pièces qu’il aura abattues.

À la femme : que l’homme est un être brutal, égoïste, qu’elle devra essayer d’amadouer et d’enchaîner par toutes les grâces et la duplicité dont elle pourra être capable.


L’amour, si nous en jugeons d’après notre littérature, suffirait presque à lui seul à remplir le cadre de l’activité humaine. Tout apprend à l’enfant, au jeune homme, à la jeune fille qu’ils sont faits pour aimer. Mais on les tient éloignés l’un de l’autre. Après leur avoir exalté les douceurs de l’amour, on fait tout son possible pour leur en faire un mystère ; si on ne leur dit pas que c’est une chose hideuse à consommer, on le leur laisse supposer.

Les sexes restent un mystère l’un pour l’autre. Leur imagination, surexcitée, les fait s’envisager comme une chose que l’on redoute, mais que l’on brûle de connaître. Tout l’être se trouve tendu vers cet inconnu ; les facultés autres sont annihilées par cette hantise.

Aussi, lorsque arrive l’heure de l’émancipation, c’est une poussée irrésistible, et l’amour qui devrait être l’union harmonique de deux êtres n’est, le plus souvent, que la rencontre de deux besoins physiques surexcités dont il ne restera plus rien lorsque sera venue la satisfaction.

L’amour étant une fonction normale, et la femme