Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/307

Cette page n’a pas encore été corrigée

Nous entrons dans la phase où la loi du moindre effort forcera nos dirigeants à travailler eux-mêmes à la satisfaction de leurs besoins personnels.

Tout s’enchaîne dans l’état social. Ceux qui ont organisé l’enseignement, sont partis des mêmes principes que ceux qui aidaient à l’évolution économique. Ils ont été aussi intelligents !

L’étude, qui aurait dû être un régal pour le besoin d’apprendre que possède tout être ayant des facultés saines, a été rendue si aride, si revêche, que c’est pour notre cerveau, une peine aussi dure que le travail de production pour nos muscles.

On n’a pas demandé aux intelligences ce qu’elles voulaient connaître, ce qu’elles étaient susceptibles de s’assimiler. Dans ce qui semblait le plus connu, on a pris ce qui chatouillait le mieux les besoins de ceux qui se faisaient éducateurs, on a l’ait un pot pourri que l’on s’est ingénié à faire entrer, de gré ou de force, dans les cervelles les plus rebelles, sans s’inquiéter de celles qui en crevaient.

Puis comme la plupart regimbaient à cette nourriture indigeste, comme d’aucuns se refusaient aux méthodes d’ingurgitation, on s’en est autorisé pour déclarer doctoralement que l’homme n’est qu’un être ignorant, qui n’apprend que sous la crainte de la férule. — Cette dernière, de tous temps, ayant été considérée comme la raison suprême.

Et depuis des milliers d’années s’est ainsi faite l’éducation humaine. Inutile de s’étonner ensuite si l’homme est vaniteux et rampant : — l’un n’exclut pas l’autre. — Ce qui doit nous étonner beaucoup plus, c’est qu’il ne soit pas perverti complètement.