Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/302

Cette page n’a pas encore été corrigée

du capital ; les énergies et les initiatives qu’il rêve d’éveiller, sont celles de ces manieurs de capitaux ne reculant devant aucune innovation lorsqu’il s’agit de leur faire rendre le maximum, ne se laissant arrêter par aucune considération sentimentale lorsque leur intérêt est en jeu et habitués à ne voir dans le personnel qu’ils emploient que des outils que l’on met au rancart lorsqu’ils sont brisés !

Ah ! si : M. Demolins croit en Dieu.

Mais nous savons que l’amour de Dieu n’a jamais empêché personne de tondre saintement les brebis que lui confiait sa volonté toute-puissante.

Aussi, M. Demolins nous préparerait-il une belle génération de jolis messieurs qui se chargeront de serrer la vis au prolétariat, si les événements, plus puissants que la volonté humaine, ne viennent changer le cours des choses.


C’est ce désir, ce besoin de sortir de l’enseignement abrutisseur de l’État, qui donna à quelques-uns de nous l’idée de chercher à créer un embryon d’école, où les enfants des camarades auraient trouvé une éducation saine et rationnelle.

Mais les causes économiques, dont je parlais plus haut, ont fait leur œuvre. Après deux ans de propagande, nous avions en caisse 1.800 francs, lorsqu’il nous aurait fallu 30.000 fr. au moins.

En commençant, certes, nous ne nous étions pas leurrés sur les difficultés à surmonter, nous savions que nous entreprenions une œuvre de longue haleine ; mais de ce train-là, nous risquions fort de n’ouvrir l’école que lorsque nous serions nous-mê-