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d’après notre ignorance, puis a été systématisée par ceux qui y avaient profit.


« Inculquer l’esprit d’obéissance, de soumission aux maîtres, annihiler la volonté de l’être devant celle d’une autorité supérieure, toujours abstraite, mais représentée par des êtres de chair et d’os : le prêtre, les gradés de tous poils, civils ou militaires : le gendarme, le juge, le policier, le député ou le roi, au besoin l’habit galonné du garçon de bureau ».

Voilà quelle fut la tâche de ceux à qui incomba le soin d’élever les jeunes générations. — Nous en en avons aujourd’hui les résultats. Ils y ont si bien réussi, que ceux qui devaient en bénéficier, commencent à s’en plaindre, atteints eux-mêmes du mal qu’ils auraient voulu ne voir se propager que parmi ceux-là, seuls, qu’ils exploitent.

Leur œuvre, nous l’avons sous les yeux : des hommes prétendus intelligents, se faisant les défenseurs du faux, de l’iniquité et du mensonge, pour essayer de redonner un peu de vie, aux institutions décrépites qui s’anémient sous l’empire de l’autoinfection de leurs propres principes, et ne s’apercevant pas qu’ils contribuent à les démolir davantage.

Et voilà des siècles et des siècles que notre pauvre humanité subit cette compression ; l’une après l’autre, les générations ont dû se laisser pétrir le cerveau, réciter comme articles de foi les divagations de ceux qui s’étaient faits leurs maîtres. Comment l’esprit critique a-t-il pu résister à cette compres-