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Il y a, dans cette grève, un coté qui m’est toujours resté inexplicable, c’est la facilité avec laquelle il s’étendit. Les terrassiers ne se furent pas sitôt déclarés en grève que la troupe était à Paris. Puis, comme une traînée de poudre, une foule de corporations étaient en grève, sans qu’il en eût été question auparavant.

Certes, à ce moment, une tentative d’émeute dans Paris, aurait bien fait l’affaire d’une foule de gens, y compris ceux de l’état-major ; des bruits coururent que l’on cherchait à embaucher des individus pour la provoquer. Mais en admettant que la grève eut été « facilitée » par ceux qui avaient intérêt à faire du « désordre, » il y a ceci à retenir ; c’est que sans y avoir été préparées, du jour au lendemain, des corporations furent en grève qui, pour obtenir une amélioration, qui, par solidarité, et que la grève générale fut sur le point d’être faite.


Et le gouvernement ne fût pas intervenu, en faisant avorter la grève des chemins de fer, qu’il n’en serait pas sorti grand’chose, je crois.

Mal engagée, les corporations ne lâchant le travail que l’une après l’autre, les dernières venant alors que les premières en grève étaient à bout de ressource, et n’en ayant guère pour leur compte, le mouvement manquait de coordination et de précision. Sa spontanéité avait manqué de vigueur. Les esprits manquaient de préparation.

Il fut cependant assez sérieux pour que le gouvernement prît le trac, s’empressant de jeter sur les plateaux de sa balance égalitaire, le poids de