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La rareté relative des bras sur le marché du travail, leur était une force qui, pour un moment, leur permit d’arracher quelques concessions au capital qui se rattrapait sur le consommateur.

Et encore, nous avons négligé le rôle du gouvernement qui est de soutenir le Capital, et supposé qu’il n’est pas venu peser dans la balance, en « fourrant les grévistes au violon, » ou en les fusillant comme à la Ricamarie, sous prétexte de protéger la liberté du travail. Chose qu’il ne négligea jamais de faire lorsqu’il s’agissait de venir en aide aux puissantes compagnies.

Il est loin le temps où les travailleurs, assurés de s’embaucher du jour au lendemain, pouvaient se permettre la douce satisfaction d’envoyer « se promener » l’exploiteur trop exigeant.

Le développement de l’outillage mécanique ayant amené une surabondance de bras, en permettant aux exploiteurs de produire beaucoup plus vite avec beaucoup moins de monde, cela leur permet de choisir, et leur personnel, et le temps le plus propice pour activer leur fabrication.

Ce même outillage, dans la plupart des cas, leur permet, en outre, d’employer le premier venu, au bout de quelques heures d’apprentissage : homme, femme, et même enfant, si leur personnel habituel venait à leur manquer.

Les grèves d’aujourd’hui, par cela même, à moins de circonstances exceptionnelles et de plus en plus rares, n’ont plus aucune chance de réussite, surtout lorsqu’elles sont importantes par le nombre des réclamants.

C’est ainsi que l’on a vu en Angleterre, la grève