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Ceux qui exploitent l’organisation économique actuelle chercheront toujours à détourner, à leur profit les essais d’amélioration qui pourront être suggérés, et il y aura toujours des gens qu’effraient les changements brusques, se rabattant sur les moyens termes qui leur semblent concilier tous les intérêts.

Les maîtres auront toujours intérêt à tromper les opprimés sur les véritables moyens de s’affranchir, et il y aura toujours assez d’ambitieux assoiffés de pouvoir, pour les aider à embrouiller encore plus les questions.

L’anarchie démontre l’inanité de toute tentative d’amélioration qui ne s’attaque qu’aux effets laissant subsister les causes.

Tant que la richesse sociale sera l’apanage d’une minorité d’oisifs, cette minorité en usera pour vivre aux dépens de ceux qu’elle exploite. Et comme c’est la possession du capital qui fait les forts et les maîtres de l’organisation sociale, ils sont toujours à même de tourner à leur profit toute amélioration qui s’accomplit.

Pour qu’une amélioration profite à tous, il faut détruire les privilèges. C’est à rentrer en possession de ce dont on les a spoliés que doivent tendre les efforts de ceux qui ne possèdent rien. Briser le pouvoir qui les écrase, l’empêcher de se reconstituer, s’emparer des moyens de production, reconstituer une organisation sociale où la richesse sociale ne puisse plus se concentrer entre les mains de quelques-uns. Voilà ce que rêvent les anarchistes.

Pour empêcher l’exploitation de l’homme, il faut changer les bases de l’ordre économique ; il faut