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comme s’ils avaient affaire à des gens qui, déjà pensant presque comme eux, vont d’emblée, accepter leurs arguments et se ranger immédiatement à leur opinion.

D’autre part, lorsque dans ces groupes il se discute l’action qui doit leur être particulière, ces mêmes camarades se mettent à combattre, et cela parfois très maladroitement, les mesures proposées, faisant de l’obstruction, essayant d’empêcher ce qu’ils désapprouvent, croyant qu’il ne s’agit que d’être dans le vrai et de parler pour que tout le monde voie clair.

Il n’en va pas ainsi malheureusement. Une idée ne pénètre pas si vite les cerveaux. Et le zèle intempestif d’un camarade le fait souvent considérer comme un brouillon ou un ennemi, et repousser l’idée qu’il veut développer. Alors, jetant le manche après la cognée, il déclare qu’il n’y a rien à faire dans ces milieux pourris.

Si, il y a à faire, il s’agit seulement de savoir s’y prendre, et, surtout, nous dépouiller de nos préventions, aussi bien que de nos illusions qui nous font voir les choses comme la lorgnette qui éloigne ou rapproche l’objet regardé, selon le bout par lequel on regarde.


Ce que, à mon sens, devrait viser l’anarchiste qui entre dans un syndicat, ce n’est pas de peser directement sur son action, mais sur les conceptions de ceux qui le composent.

Il faudrait d’abord qu’il consente à faire un stage où, se contentant de voir, d’observer, de se rendre