Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/262

Cette page n’a pas encore été corrigée

l’individu, les autres ne sont plus qu’accessoires.

Du reste, la transformation sociale ne s’opérant pas d’un bloc, mais devant plutôt être la réunion d’une multitude de transformations, je ne crois pas qu'il soit mauvais qu’il y en ait qui essaient de réaliser ce que nous trouvons mauvais. Leurs tentatives sont la confirmation de ce que nous avançons.

Seulement c’est à ceux qui ne peuvent arriver à la conception d’une société débarrassée des entraves capitalistes, que nous devons laisser les moyens termes.


Il en est de même pour les syndicats. Tels qu’ils sont, à l’heure actuelle, ils représentent pour les travailleurs un groupement naturel, et une sérieuse arme de défense.

Si, en France, ils avaient été moins politiciens, et s’étaient plus sérieusement occupés des intérêts corporatifs, ils auraient pu rallier les forces vives des corporations, et devenir une puissance avec laquelle le patronat aurait eu à compter.

Mais, pour rendre les services, qu’en attendent ceux qui en font partie, les syndicats ne peuvent être autre chose qu’ils ne sont. La majorité des travailleurs croyant qu’une augmentation de salaire, ou une diminution des heures de travail, est le summum de réclamations qu’elle peut réaliser, les syndicats ne peuvent combattre que pour ce qui peut passionner ses membres.

On comprend donc tout de suite que si les anarchistes peuvent pénétrer dans les syndicats, ils ne