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ler leurs syndicats sur ce patron pour en obtenir les mêmes bienfaits.

Ce qu’ils oubliaient d’ajouter, c’est que tout ce riant tableau n’est vrai que pour une petite partie du prolétariat anglais, et n’avait été réalisé, justement, que parce que ces travailleurs, profitant de l’extension industrielle qui se faisait sentir, avaient, avant tout, considéré leur seul avantage particulier, ne craignant pas de faire, au besoin, la guerre aux travailleurs moins favorisés qu’eux; faisant de leur corporation une caste fermée, bourgeoise par sa situation.


Les Trades-Unions sont — il serait puéril de le nier, — une force qui a grandement contribué à améliorer le sort des membres de certaines corporations.

Dans les métiers exigeant un apprentissage sérieux, le travailleur qualifié, (skilled), est arrivé à travailler moins de temps (cinquante-quatre heures au plus par semaine); il gagne davantage que le travailleur français; et, en Angleterre, les objets de consommation sont, pour la plupart meilleur marché. C’est à la force des Trades-Unions qu’il a constituées que le travailleur anglais doit ces avantages.

Et, de ces avantages immédiats, en découlent d’autres, tant matériels que moraux : ayant plus de loisirs, il est plus cultivé parce qu’il a le temps de lire et d’étudier. Plus cultivé, il prend davantage le sentiment de sa dignité et de sa force, sait