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souci de la dignité, élévation morale, individuelle, et intellectuelle ! Rien n’y manquait. Et ce n’était pas tout.

Certaines Unions étaient assez riches pour assurer des traitements de fonctionnaires bourgeois à ceux que leur confiance plaçait à la tête de leurs organisations. Certains d’entre eux marchent de pair avec les plus riches patrons, et traitent avec eux, sur le pied d’égalité !

Les plus intelligents peuvent espérer et arriver à la députation. D’autres, même, ont été nommés juges de paix, par la reine, fonction qui, jusqu’alors, avait été réservée aux membres de la noblesse locale.

Que pouvaient désirer de plus les travailleurs ? N’était-ce pas là, un noble but à leur légitime ambition, et la véritable émancipation ? La certitude de se hausser au niveau de ses exploiteurs, ne valait-elle pas mieux que de rêver une transformation sociale impossible ?

Et voilà comment les bourgeois se sont faits les apôtres du néo-syndicalisme, nous vantant l’esprit de solidarité des travailleurs anglais, les services rendus par les comités mixtes, sortis de l’entente des patrons et des travailleurs, composés, mi-partie d’employeurs, mi-partie d’employés, et dont les fonctions sont d’aplanir les difficultés qui peuvent naître entre les uns et les autres, et arriver à une conciliation parfaite.

A les célébrer, ils n’avaient pas de termes assez élogieux pour vanter la force de cohésion de leurs Trades-Unions, le bien-être acquis par leurs membres et prêcher aux travailleurs français de mod- 14

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