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Même chose au lendemain du 18 mars. Cela je me le rappelle, mon imagination en avait été frappée, les bataillons de l'arrondissement que j'habitais, (le Ve) pendant huit jours, réveillés toutes les nuits, se rendirent sur la place du Panthéon, y attendre les ordres du Comité Central.

«C'est pour marcher sur Versailles», disaient les hommes. — «Il faut marcher sur les Versailles, il n'y a pas de troupes», c'était là le cri de tous. Et des heures entières on attendait, en rangs, sur la place, des ordres qui ne vinrent pas.

Et, cela, je l'avais bien remarqués, les premiers jours, les bataillons étaient au complet, non seulement les ouvriers, mais les commerçants du quartier, tous étaient présents et ne demandaient qu'à marcher ! Le Comité Central ne sut pas profiter de l'enthousiasme. Au lieu d'agir, il discuta sur sa propre légalité ! Il ne donna pas d'ordres, l'enthousiasme déclina, et lorsqu'il voulut faire marcher les hommes, beaucoup qui avaient repris possession d'eux-mêmes, se dérobèrent, voyant l'ancien gouvernement reprendre des forces.

Si les hommes, ou simplement, parmi eux une minorité fermement décidée, avait été bien pénétrée de l'idée d'initiative, au lieu d'attendre passivement avaient fait comme la femme de 1789, entraînant ses compagnes à la recherche du « boulanger, de la boulangère et du petit mitron, » ils se seraient mis à la tête de leur compagnie.

«Qu'avons-nous besoin d'ordres pour nous rendre à Versailles ?» auraient-ils dit. «Mettons-nous en marche, entraînant tous ceux que nous trouverons sur notre route».