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réuni à la mairie. Les bataillons eurent le tort de se laisser arrêter et d'envoyer des délégués à la parlotte que formait l'état-major en l'une des salles.

Là, un monsieur galonné leur débita je ne sais plus quelle harangue, les encourageant à retourner chez eux, leur affirment que tout allait le mieux du monde à l'Hôtel de Ville, qu'il n'y avait nul besoin d'eux, etc., etc.

L'un de ceux qui étaient montés, porta la main à la crosse de son revolver, le sortit à moitié de la ceinture, et, interrogeant du regard, l'un des chefs les plus acclamés du XIIIe, fit signe s'il fallait brûler la cervelle du discoureur.

L'interpellé fit signe que non, et le revolver resta à la ceinture ; le discoureur persuada aux bataillons de rentrer chez eux ; l'Hôtel de Ville dégarni de défenseurs, fut repris par les mobiles bretons et les gardes nationaux de Langlois.

Si, au lieu de demander une approbation, l'homme au revolver eût simplement cassé la tête à l'endormeur, les choses auraient pu changer de face, les bataillons descendant à l'Hôtel de Ville auraient tenu tête à la réaction. En serait-il résulté mieux ou pire que les événements qui suivirent, on ne sait.

En tous cas, ce que voulaient à ce moment les Parisiens, c'était de défendre contre l'Allemagne, ils auraient pu y réussir en se débarrassant des bourgeois de la Défense Nationale qui, eux, n'avaient qu'un but : sauvegarder les droits du capital, en désarmant une population qui les rendait inquiets sur les possibilités futures.