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rien faire. D'aucuns les accusent — ou s'accusent — de piétiner sur place.

C'est cette idée de vouloir, à tout prix, «faire quelque chose», qui en a amené certains à faire machine en arrière et trouver des charmes au «Pain gratuit», à la loi de huit heures, à la fondation de coopératives de consommation, et autres balivernes semblables, et, de là, à plonger dans le parlementarisme.

Or, il s'agit de démontrer que, sans revenir aux réformes parlementaires, ce ne sont pas les occasions d'agir qui nous manquent, qu'il ne s'agit que de les saisir lorsqu'elles se présentent.

Mais ce qui aveugle la plupart, c'est que l'on voudrait des résultats immédiats, se réalisant du jour au lendemain, faute de savoir se donner aux besognes de longue haleine.

Quand un anarchiste se met dans un groupe, il voudrait que, le lendemain, ce groupe pense absolument comme lui, ne fasse que des choses absolument anarchistes.

Si c'est une chambre syndicale, qu'elle dédaigne la défense des salaires pour ne viser qu'à la dépossession du patronat ; que les grèves entreprises aient toutes pour but de mettre les ateliers à la disposition des travailleurs ; si c'est une coopérative, qu'elle mette immédiatement ses bénéfices au service de la propagande.

Ce serait le rêve, en effet, mais il faut compter que les idées ne marchent que lentement, qu'il faut du temps et de la patience pour arriver à faire pénétrer les idées dans la tête des gens.

Il nous faut bien persuader d'une chose, c'est