Page:Grave - L’Anarchie, son but, ses moyens.djvu/195

Cette page n’a pas encore été corrigée


Cependant, étant donné que, tant que notre idéal n'est pas réalisé, il est nécessaire aux travailleurs de défendre leurs salaires, les syndicats, il nous le faut bien constater, sont utiles comme moyen de défense contre le patronat.

En attendant la disparition du patronat et de salariat, les travailleurs ont besoin de défendre, et même de faire augmenter leurs salaires, de lutter pour obtenir des conditions meilleures de travail.

Le tort de certains fut de les préconiser comme moyen d'affranchissement, alors que ce n'est qu'un palliatif ; l'erreur de certains anarchistes fut de prôner qu'il fallait se consacrer à leur organisation affirmant que l'on y trouverait les moyens de hâter la révolution.

Pour ma part, dans les syndicats, comme dans les coopératives, je n'y vois que des groupements où les anarchistes peuvent faire de la propagande ; auxquels nous aurions tort d'accorder une trop grande prépondérance, mais dont il nous faut tenir compte, vu qu'ils sont plus près de ceux auxquels nous voulons nous adresser.

C'est comme l'affaire Dreyfus. Voilà, certes quelque chose qui semblait n'avoir rien de commun avec la propagande anarchiste.

Mais lorsqu'il fut démontré que ce bourgeois, cet officier, était victime d'un complot de ses collègues, cela intéressait les anarchistes, puisqu'il y avait une injustice à combattre.

Certains refusèrent d'y participer, sous prétexte que Dreyfus, officier et bourgeois, ne les intéressait pas, d'autres y prirent parti comme de vrais