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en ses moyens d'action, des modes d'activité qui, temporairement, sembleraient faciliter la besogne pour semer l'idée ; mais sont en contradiction formelle avec le but à réaliser.

L'idéal anarchiste est la boussole qui doit nous servir à nous reconnaître dans les occasions d'agir qui nous sont offertes par les circonstances ; nous indiquer ce qui, sans avoir un rapport direct et absolu avec ce que nous désirons, peut, cependant, marquer une étape pour y arriver, et ce qui, sous des apparences fallacieuses de résultat immédiat, ne pourrait que nous détourner du but poursuivi, de l'idéal à propager.

Ainsi, par exemple, tout ce qui se fait à côté de nous, répond à un besoin quelconque d'une partie des individus. Pourquoi le dédaigner lorsque cela ne répond pas à l'intégralité de notre programme, s'il a cependant des points de contacts ?

Pourquoi ne pas saisir les occasions, que les partisans de ces moyens d'action peuvent nous fournir, pour y aller développer notre idéal ?

Que nous ne fassions pas entrer ces moyens insuffisants dans notre programme, d'accord, mais n'empêche qu'ils peuvent fournir une occasion aux activités individuelles de s'exercer.

Je m'explique :

Prenons, par exemple, les chambres syndicales, telles qu'elles sont constituées. L'esprit qui anime la plupart d'elles, leurs vues étroites de défense de salaires, le désir qui anime la plupart de leurs inspirateurs de les transformer en sociétés coopératives de production, les classe, c'est évident, loin de nos revendications.