la société se trouve réduit à manquer de pain, a le droit de se révolter contre cette mauvaise organisation, de prendre à manger où il y a.
L'anarchie, de plus, se réclame de l'action individuelle, le vol peut passer — et est présenté — pour un commencement de l'expropriation générale. — Cela encore, j'y ai cru à un certain moment.
Pourtant il y a une chose qui chiffonnait beaucoup de nous, ce sont les moyens louches dont il fallait se servir pour voler ; le perpétuel mensonge pour tromper les gens, la constante duplicité pour capter leur confiance.
«Mais» vous répondait-on, «est-ce que, dans la société actuelle, tout le monde n'est pas plus ou moins voleur ? Celui qui travaille ne vole-t-il pas la part de celui qui chôme ? le commerçant qui triche sur le poids, même lorsqu'il se contente de prélever son bénéfice, ne trompe-t-il pas celui qui lui achète ?»
Oui, dans la société, n'a pas, peu ou prou, chapardé à l'occasion ? Au fond, dans l'organisation sociale, il n'y a que vol : celui qui est permis par la loi, et celui qu'elle défend. Nous qui sommes contre les lois, devrions plutôt être avec le vol « illégal».
Et, de fait, cet exposé est vrai, si la conclusion est fausse.
La société actuelle ne reposant que sur le vol, il s'ensuit que toutes les transactions pour y vivre sont plus ou moins entachées de larcin.
Mais l'absolu n'existe que dans nos cerveaux. En