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Alors que les politiciens en sont à cette formule qu’ils croient le nec plus ultra de la liberté « l’individu libre dans la commune, la commune libre dans l’État », nous savons, nous, que ces formes politiques sont incompatibles avec la liberté, puisqu’elles tendent toujours à courber un certain nombre d’hommes sous la même règle, nous formulons nous, notre devise en disant « l’individu libre dans l’humanité libre ». L’individu laissé libre de se grouper selon ses tendances, ses affinités, libre de rechercher ceux avec lesquels peuvent s’accorder sa liberté et ses aptitudes, sans être entravé par aucune organisation politique déterminée par des considérations géographiques et de territoire.

Pour que l’homme puisse se développer librement dans toute sa puissance physique, intellectuelle et morale, qu’il puisse donner jour à toutes ses virtualités, il faut que chaque individu puisse satisfaire tous ses besoins physiques, intellectuels et moraux. Et cette satisfaction ne peut être assurée à tous que si la terre, qui n’est l’œuvre de personne, est remise à la libre disposition de qui peut la travailler, que si l’outillage mécanique existant, fruit du labeur des générations passées, cesse d’appartenir à une minorité de parasites qui prélèvent une large dîme sur le produit de son activité et l’activité de ceux qui le mettent en œuvre.

La terre, trop morcelée d’une part pour permettre aux détenteurs de petits lopins de mettre en œuvre l’outillage puissant qui seconderait leurs efforts ; d’autre part, accaparée en lots immenses permettant à une classe d’oisifs de prélever sans travail, une