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aux anarchistes de s'attaquer, non seulement aux gouvernants, mais aussi aux simples particuliers, sous le prétexte qu'ils sont des favorisés de la fortune, et que c'est ce qu'ils ne peuvent tolérer, surtout lorsqu'il s'agit d'actes, comme ceux du Liceo, en Espagne, de Léauthier, et autres, où la politique n'a rien à voir, et où des femmes, et des enfants, mêmes, furent menacés.

Que les anarchistes dont la vie et les idées sont faites de solidarité et d'affection pour chaque être, en soient venus à accomplir ou approuver des actes semblables, cela dénote un état d'âme que la bourgeoisie ferait bien de méditer.

Elle a été féroce, impitoyable pour les travailleurs. Les anarchistes, elle les a traqués comme des fauves. Pour une parole un peu forte, pour un article un peu plus violent que d'habitude, c'étaient des années de prison qui leur tombaient.

Mais ceci n'aurait rien été. Ayant devant elle des adversaires qui ne voulaient pas se laisser mater, elle s'en débarrassait ; rien de mieux, cela ne sort pas trop des incidents ordinaires d'une lutte.

Mais où elle fut ignoble, ce fut lorsque n'osant violer trop ouvertement les libertés de parole, de conscience et d'opinion dont elle se réclamait, elle chercha à créer des délits imaginaires pour se débarrasser de ceux qui la gênaient.

Sans compter les tracasseries policières dont elle s'acharna à persécuter tous ceux qui furent notés comme anarchistes, les traquant, les persécutant, les tracassant. Ces policiers, allant sans aucun prétexte violer leur domicile ; continuellement en chasse contre eux, chez le voisins, chez le concierge,