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journal vous les apporte toutes fraîches imprimées, et tout est dit. Les policiers, les exploiteurs continuent leurs prouesses et leurs vilenies, se moquant des criailleries de la presse et des récriminations de leurs victimes.

Si à chaque fois que les agents brutalisent quelqu'un, la foule leur arrachait leur victimes des mains.

Si, à chaque fois qu'un propriétaire, dans des conditions plus ou moins dramatiques, pèse de tout le poids de son capital sur la détresse de quelqu'un, les locataires d'une même maison se solidarisaient pour défendre la victime, et la réintégrer en son domicile, au lieu de se contenter de la plaindre stérilement ?

Si, à chaque injustice qui se commet à l'atelier, au lieu de le traiter d'exploiteur dans la feuille locale, tous les ouvriers se levaient comme un seul homme pour résister à l'arbitraire du patron, et se solidariser avec la victime ?

Si les gens s'habituaient à agir ainsi, croit-on que cela ne serait pas mieux que les protestations les plus corsées, croit-on que le public ne serait pas amené à réfléchir, et, peu à peu, amené à agir de même ? Certes, la plupart de ces actes peuvent, pour le moment, paraître un rêve. Cela demande une union et une solidarité des exploités qui n'existe pas.

Eh bien, il s'agit de créer cette union et cette solidarité, en habituant d'abord les gens à se familiariser