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qu'auront su déployer les exploités, amèneront, seules, les exploiteurs à céder devant les réclamations formulées, nous faudrait-il nous taire, parce que l'organisation capitaliste nous a enlevé tous les moyens de nous libérer pacifiquement ?

Et lorsque l'expérience nous démontre que les spoliés, tant qu'ils se borneront à supplier, à courber l'échine, n'obtiendront que menaces et provocations, faut-il se borner de leur dire de continuer ?

Lorsque l'on a devant soi un pouvoir économique doublé d'un pouvoir politique qui, ayant dressé entre eux et les exploités, toutes sortes d'institutions qui, sous prétexte d'assurer la liberté et le bien-être général, n'ont pour but que d'assurer la soumission des dépossédés aux ordres des possédants, il faut pourtant bien dire aux gens que ce sont des institutions qui sont à détruire et que cette destruction ne s'opérera qu'en refusant de s'y plier plus longtemps.

Si la violence vous gêne tant, persuadez donc un peu au pouvoir à ne pas y avoir si souvent recours.

Je l'ai déjà dit ailleurs, je l'ai dit dans les chapitres précédents, il me faut le répéter ici, ce n'est pas parce qu'on leur dit que le révolte seule est efficace pour faire entendre raison aux maîtres, que les gens vont se lancer, comme un seul homme, à l'assaut du pouvoir, à la destruction des privilèges.

Je ne crois pas que, à la seule audition d'un discours, à la simple lecture d'un article, ils vont