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s'y plier, et se sont révoltés, s'attaquant aux institutions ou aux individus qui semblaient les leur représenter.

Seulement, les meneurs de partis, tout en bénéficiant des actes accomplis, avaient soin de les répudier au nom de soi-disant principes, en ce qui pouvait les compromettre.

Les anarchistes, eux, qui tout en reconnaissant que, parfois, l'énergie individuelle peut être mal employée, si elle est mal éclairée, savent, que c'est la plus féconde cependant et que, parfois, un acte de révolte comporte un haut caractère d'enseignement. Et tout en ayant leur opinion sur un acte accompli, ils reconnaissent que celui qui agit en payant de son existence, celui-là a droit d'agir comme il l'entend.

Ce que nous savons encore, c'est que les actes de révolte ne sont que des incidents de la lutte. La société basée sur la compression, doit s'attendre aux actes d'indiscipline.

La misère et la faim qui ne font que se développer, peuvent conduire certains tempéraments à la mendicité et à l'abjection, mais au fur et à mesure que les individus prennent conscience d'eux-mêmes, se rendent compte de l'injustice de l'organisation sociale, se révoltant de moins en moins à accepter l'injustice de leur sort, ils se révolteront de plus en plus contre l'abjection imméritée que leur inflige l'arbitraire des exploiteurs.

Et, avant de crier haro !sur ces victimes se transformant en vengeurs ou justiciers, les satisfaits de l'état social présent devraient se demander s'ils ont bien tout fait pour aider à calmer les