montré l'unité de départ de la race humaine, énumérez-nous donc les raisons qui feraient, qu'aujourd'hui, le droit de jouir des développements acquis, serait réservé à une seule minorité, tandis que le reste serait condamné à produire, peiner, pour cette minorité, éternellement exclu de la beauté des choses, sevré de ce qui devrait faciliter son développement.
«Il faut respecter les droits acquis,» nous dit-on.
— Alors parce que nous avons été volés, il nous faudrait nous résigner à continuer de l'être éternellement pour ne pas troubler la digestion de ceux qui jouissent de la part qu'ils nous ont volée ?
Parce que l'injustice de votre organisation sociale nous a fait naître du côté des volés, il nous faudrait nous résigner à n'être que des bêtes de somme à votre service ?
Il nous faudrait renoncer à jamais développer notre être parce qu'une minorité en a accaparé les moyens et prétend nous en interdire l'accès ?
Cette résignation vous pouviez l'espérer alors que nous étions dans l'ignorance ; mais aujourd'hui que nous savons ce que nous sommes, que nous sentons ce que nous pouvons devenir, n'espérez pas arrêter les revendications qui montent à l'assaut de cet ordre qui vous est si cher.
«Un bouleversement social», reprend-on « pourrait amener des injustices plus grandes, un recul de l'humanité, une destruction des progrès accomplis».
Outre que cela n'est nullement prouvé, que veut-on que cette crainte fasse à ceux qu'écrase votre organisation sociale ?