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Et bien, n'en déplaise aux sages et aux modérés ce n'est pas seulement de la commisération, ce n'est pas seulement un peu de bien-être, une simple détente à notre misère que nous réclamons, nous voulons tout ce qui est utile au développement intégral de notre personnalité, tout le bien-être que réclame la satisfaction de nos besoins physiques, intellectuels et moraux.

Mais votre ordre social, tel qu'il existe, ne peut assurer ces moyens qu'aux favorisés de la fortune ; qu'à ceux qui acceptent les conditions de lutte qu'elle leur offre, et ne reculent pas devant l'exploitation de leurs semblables, ne s'inquiétant en rien des cris de douleur de ceux qu'ils peuvent écraser sur leur route dans leur course à la fortune.

C'est pourquoi poussant même le sybaritisme plus loin, nous ne voulons pas que notre félicité soit troublée par les réclamations de ceux qui pourraient se trouver frustrés, et que broie une organisation sociale défectueuse ; c'est pourquoi nous voulons que les moyens de se développer soient mis à la portée de tous.

C'est pour cette raison que doit disparaître cette société mauvaise ; que nous trouvons insuffisantes les augmentations de salaire, annihilées, qu'elles sont, par un système fiscal aussi vicieux que l'ordre social dont il découle, et que, de plus, elles ne suffisent pas à assurer tout ce qui nous est nécessaire.

Nous ne voulons plus de possédants et de sans abri, plus de gouvernants ni de gouvernés. A chacun la possibilité de se tailler sa part de bonheur, à chacun la liberté d'évoluer comme il l'entend.

Et c'est pour ces raisons que nous disons aux travailleurs :