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qu’ils discutent, quelle que soit l’assertion de nos adversaires que nous combattions, ceux-ci, en reviennent toujours à leur éternel argument : « Ce que vous voulez ne sera réalisable qu’en l’an 3000, et nous, nous voulons réaliser quelque chose tout de suite. »

Or, jusqu’à ce jour, nous nous sommes aperçu que les projets présentés par ceux qui repoussent notre idéal comme irréalisable, souffraient encore moins la discussion.

Nous avons vu lorsqu’ils sont parvenus à les faire appliquer, qu’ils ne soulageaient aucune des souffrances qu’ils devaient guérir, n’avaient arraché à l’hydre sociale aucune des victimes qu’elles devaient sauver.

Tant que l’on ne nous aura pas démontré que le meilleur moyen d’obtenir ce que l’on désire est de demander autre chose, je persiste à croire que le moyen le plus pratique de se débarrasser des maux dont on souffre est de chercher à en détruire les causes au lieu de s’attaquer aux effets, chose qu’oublient toujours les réformistes qui veulent toujours s’en prendre aux effets, ignorant les causes.

Et lorsqu’ils auront bien compris cela, ils verront alors que l’organisation sociale étant un tout, ce n’est pas seulement dans ses détails qu’elle doit être modifiée.