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fanatiques rêvant d’égorger les trois quarts de l’humanité pour assurer le bonheur de l’autre quart.

Oh ! ils n’ont pas de sensiblerie inutile. Ils ne s’effraient pas de la disparition des parasites qui, dans leur égoïsme, voulant assurer l’ordre de choses existant, se mettant en travers de la poussée révolutionnaires, se trouveront emportés par le flot.

Les privilégiés de l’heure actuelle peuvent être très satisfaits de ce qui existe. Il se comprend très bien qu’ils s’attachent à défendre les institutions qui leur assurent luxe et oisiveté. Mais, de leur côté, ils ne doivent pas s’étonner si, au jour des règlements de comptes, il y a des représailles.

Mais si ceux qui jouissent de l’état présent tiennent à perpétuer cet état de choses, de son côté, la grande masse qui peine et souffre, a bien plus de raisons encore de vouloir modifier sa situation. Et, s’il y a conflit, tant pis pour ceux qui veulent assurer la perpétuité de leur satisfaction personnelle sur la perpétuité de l’exploitation des autres.

À constater cela, il n’y a nul dilettantisme révolutionnaire. Il ne dépend pas plus de nous d’éviter la catastrophe que de l’amener. Nous subissons des fatalités économiques ; nous les constatons ; rien de plus.


Les anarchistes, et bien d’autres avant eux, ont démontré que les classes possédantes n’abandonnaient jamais, de leur plein gré, les prérogatives qui font leur situation. L’expérience nous enseigne que lorsqu’elles étaient forcées de faire une concession, l’exercice de leur autorité, tant qu’elles