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cations sont tellement anodines que les changements qu’elles opèrent ne portent que sur la forme et non sur le fond.

« Envoyez-nous au pouvoir », disent les socialistes, « et cela changera ». Et les naïfs de répéter derrière eux : « En effet, si nous avions au Parlement, une majorité de socialistes, ces socialistes voteraient les réformes que nous réclamons et les patrons seraient bien forcés de s’y soumettre ! » Et on vote pour les proposeurs de réformes.

Trouvant plus difficile et trop long d’agir par soi-même, on se repose sur son député, ce qui est, au reste, plus commode, attendant de son activité et de sa bonne volonté la création d’une société mieux organisée. On s’imagine avoir ainsi simplifié la question, alors que l’on a fait que l’éluder et la compliquer.


Avec l’action parlementaire, lorsqu’une corporation, un groupement quelconque veulent obtenir des transformations les concernant, il leur faut apporter ces questions spéciales dans le milieu électoral qui, les trois-quarts du temps, n’a rien à voir à ces questions ou peut avoir des intérêts tout à fait opposés.

C’est donc une première lutte à soutenir dans le collège électoral, contre d’autres corporations, d’autres groupements qui y sont indifférents ou contraires.

Mais, supposons que le groupe ait gain de cause et ait réussi à faire insérer ses réclamations dans le programme de l’élu. Cet élu, arrivé au Parle-