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L’Urugay.

de faire ramener l’animal à la Capilla. Pendant ce temps, voulant suivre mon compagnon des yeux, je m’étais éloigné de la berge d’une vingtaine de mètres ; en me retournant, j’aperçois un troupeau de vaches et de taureaux, m’examinant, et de près, avec de grands yeux étonnés ; une peur subite m’envahit, rapide comme l’éclair, je me dirige vers la rivière, et monte sur un arbre. Auguste me retrouva dans cette position ; j’étais encore novice, un simple cri eut fait fuir ces bêtes. Mon ami me prend en croupe et nous regagnons Farrucco. Au passage d’une petite rivière, une vache venant de vêler se dresse hors des herbes et nous regarde d’un air courroucé en beuglant. Auguste lui ayant répondu par un cri à peu près semblable, l’animal s’élance sur nous, et ce n’est qu’en nous servant de la cravache, que nous échappons à sa fureur. Je n’étais pas à mon aise, je vous l’avoue.

J… ayant terminé ses affaires à Montevideo, nous rejoignit à Farrucco,