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Aventures, Chasses et Mœurs.

térieur ; cette précaution est prise contre les maraudeurs et les petits partis politiques qui, à chaque instant, parcourent et ravagent le campo, pour la plus grande gloire d’un cabecilla, chef de parti quelconque.

Le terrain politique de l’Uruguay est divisé en deux camps, blancs et rouges, blancos y colorados. Les blancs, comme je l’ai déjà dit, sont les conservateurs, le parti de la campagne, des propriétaires ruraux ennemis de l’immigration et du progrès. Les rouges sont les républicains, les avancés : ce parti a pour base la ville de Montevideo ; progrès et liberté sont sa devise. Ces deux partis sont tellement hostiles l’un à l’autre que, depuis la déclaration d’indépendance, en date du dix neuf avril 1825, ils ne font que lutter. Malheureusement ces luttes ont pour conséquence des égorgements, des déprédations continuelles, elles ruinent l’éleveur et mettent le plus grand obstacle à la prospérité et à la richesse de ce pays.