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L’Urugay.

mercie Madame la générale avec force poignées de mains ; Madame J., grâce à son embonpoint devait faire le trajet en carriole et prendre soin des bagages.

On me présente un cheval, probablement le plus doux et le plus vieux mancaron de l’estancia ; je ramène les rênes et monte ; Marica, aussi à cheval, devait être ma protectrice.

Vamos, me dit la China, et elle part au galop. Mon cheval la suit. Quant à moi, d’une main tenant les brides, et de l’autre le pommeau de la selle, je cherche à maintenir l’équilibre autant que possible ; je crie à la jeune fille d’aller moins vite ; elle s’arrête, en me regardant de cet air moqueur avec lequel tous les Américains du Sud regardent l’étranger, gringo, qui ne sait pas monter à cheval.

Nous nous plaçons de front, et elle me donne, dans son langage coloré, les premières notions de l’art du célèbre Franconi. Peu à peu je me fais au mouvement du bucéphale, et, excité par ma jeune com-