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L’Urugay.

pas comme mes compagnons l’indispensable poncho, qui sert de manteau et de couverture à tous les voyageurs de l’Amérique du Sud. Fermons les yeux. Le lendemain je fus réveillé de bonne heure par ces gauchos de bonne famille ; tour à tour, ils venaient puiser au plat, dans le creux de leur main, un peu d’eau ; et se frottaient la figure à la façon des chats, un coup du solitaire essuie-mains et tout était dit ; je fis de même.

Quiere usted un cigarillo, me dit mon voisin en me tendant un porte-cigarettes. J’acceptai, muchas gracias señor caballero, j’étais fier de mes quelques mots d’Espagnol. Boun diou, dirait un provençal, quelle cigarette, du papier Joseph au lieu de notre fin Job ! et quel tabac, du marc de café, noir, humide et fort à faire évanouir une hirondelle de cheminée !

Madame et Marica avaient passé la nuit, en compagnie des maîtres du rancho.

Les diligences américaines ressemblent à nos diligences, l’attelage seul diffère :