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L’Urugay.

se peuple de plus en plus, et le jour où les hordes de l’intérieur, conduites par un cabecilla chef de parti ambitieux, ne viendront plus la fouler aux pieds de leurs chevaux sauvages, Montevideo s’élancera hardie et fière dans la voie du bien-être, du progrès, de la civilisation et de la richesse. Grand entrepôt de la République, grand centre de l’exportation et de l’importation, elle doit indubitablement s’enrichir, prospérer ; mais quelques Gauchos détruisent en une semaine le produit de plusieurs années de paix et de travail. Aux malheurs des guerres civiles vient encore s’ajouter un élément étranger, tout aussi désastreux : cet élément, c’est l’immigration italienne. En 1869 arrivèrent à Montevideo vingt mille quatre cent trente cinq émigrants étrangers, en grande partie italiens, non pas de la bonne et brave Italie, mais napolitains ; on dit que les gouvernements de Buenos-Ayres et de Montevideo ont déjà pensé mettre un frein au torrent envahisseur. Paresseux, spéculateurs de bas étage, ennemis de l’agriculture et du