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L’Urugay.

Abstraction faite de ses vices — et qui n’en a pas, hélas ! — le peuple brésilien a devant lui l’avenir le plus grandiose : une étendue de territoire égale à celle de la moitié de l’Europe, des richesses minérales inouïes, des forêts sans fin de bois précieux et un système fluvial des plus heureux. L’immensité de son territoire embrasse la zone tempérée et la zone torride ; l’étendue de ses côtes, avec des ports sûrs et spacieux, lui permet d’avoir une marine marchande et de guerre, qui rivalisera avec celle des États-Unis de l’Amérique du Nord. Ce qui lui manque, c’est l’immigration de peuples agriculteurs. Accourez, Européens, vous qui vous sentez à l’étroit dans votre antique patrie épuisée, vous qui gémissez sous le poids de la misère et des travaux les plus durs, accourez ; le Brésil est vaste, il a les bras ouverts pour vous recevoir, il est prêt à prodiguer ses richesses à ses enfants d’adoption ! Fuyez les froides régions du Nord, venez dans le Sud, là gît le bonheur, là gît l’abondance !