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L’Urugay.

tale de l’empire de Dom Pedro. L’entrée de la rade de Rio est excessivement étroite, et des ouvrages garnis de canons en défendent le passage.

Après avoir longé les forts de Santa Cruz et de São João, un panorama réellement féerique s’offre à la vue du voyageur étonné. Devant lui l’immensité de la baie qui mesure cinq lieues sur quatre d’étendue, semblable à une glace transparente et pure, reflète dans ses eaux limpides les magnifiques paysages de ses bords. À gauche O Rio, comme disent les Brésiliens, bâtie en amphithéâtre, présente l’aspect d’un immense éventail, bariolé des couleurs les plus vives ; les montagnes du Corcovado et des Organos lancent dans les nues leurs pics, où une végétation luxuriante étale aux rayons du soleil ses nuances les plus tendres. Rio est une grande ville, peuplée comme une des principales capitales de l’Europe ; sur sa rade flottent les pavillons de tous les pays du monde.