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Aventures, Chasses et Mœurs.

son déclin et San Vicente s’étend devant nous : le steamer marche avec précautions, l’hélice tourne avec prudence, tout le monde est comme sous le coup d’une certaine impression : bientôt nous entrons dans une petite baie, dont le fond est éclairé par une cinquantaine de lumières vacillantes. Nous sommes arrivés, il fait nuit : soudain un bruit formidable ébranle le navire et sème l’effroi dans tous les cœurs : on a jeté l’ancre, l’hélice ne marche plus, le navire est stationnaire. Le silence règne sur le pont, les chants des nègres de la plage troublent seuls la tranquillité de la nuit. Nuit douce que celle du onze au douze novembre, onze jours de tracas, de bruit, d’alertes, me font aimer cette nuit tiède, suave et tranquille, effet semblable à celui que ressent le touriste qui a passé quinze jours à Paris ou à Londres et qui rentre dans ses pénates villageois. Au bruit succède le silence.

Nous devions faire du charbon à St-Vincent où le gouvernement anglais entre-