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L’Urugay.

marsouins qui se livraient à de joyeux ébats ; et bien souvent, pour tuer le temps, j’allais chez le steward du navire, — c’est le limonadier, — boire une bouteille de pale ale ou de stout à la santé de tous ceux qui m’étaient chers.

La température devenait de jour en jour plus douce, et j’attendais avec impatience le moment où je me trouverais sous les tropiques : j’avais lu beaucoup et entendu bien souvent parler de ces chaleurs de trente à quarante degrés centigrades à l’ombre.

Le dimanche huit novembre nous eûmes les Canaries en vue : à l’aide de mes excellentes jumelles, malgré la distance qui nous séparait, je distinguai quelques habitations, et pus me faire une faible idée de la végétation de ces îles. L’aspect général des Canaries est abrupt, de hautes falaises, continuellement battues par les eaux, en forment la base, et font réfléchir aux grandes révolutions plutoniennes qui à l’époque de la formation, ont bouleversé