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L’Urugay.

peur vient appuyer ses flancs contre les quais de la Venise du Nord.

Nous débarquons, je serre la main au jeune Américain et m’empresse de me diriger vers la gare du chemin de fer qui doit m’entraîner vers cette bonne ville de Liége, où ne m’attend certainement pas un camarade dévoué, un compagnon d’études, mon cher ami Arthur D…

Enfin ma main est dans la sienne ; trois ans d’absence n’ont pu refroidir notre tendre amitié… Il m’accable de questions, je ne puis satisfaire entièrement à sa curiosité… Ma mère, mon père, ma sœur, mes frères ont été prévenus par dépêche de mon arrivée, et je brûle d’impatience de les serrer sur mon cœur.

À Luxembourg je change de train, encore quelques minutes de patience…! La verdoyante vallée de l’Alzette se déroule à perte de vue, et, en la remontant, je découvre mon village natal ; mon cœur se