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L’Urugay.

de Italia, où je mets pied-à-terre. Mes grosses bottes, mes effets fripés et mon teint basané me donnaient un air qui eût paru suspect à plus d’un policemen du vieux continent. Je fis l’acquisition d’un chapeau, d’un pantalon, d’une paire de bottines, j’avais un gilet et un paletot passables, et je m’empressai d’aller serrer la main à la famille H… C’était le dix sept mars 1871. Je fus reçu comme un ami, et j’eus. le plaisir de trouver Charles H… qui, ayant terminé à Liège ses études d’ingénieur, était revenu, prêt à consacrer sa science au bien-être de son pays. Tous voulaient que je restasse à Montevideo, mais un vapeur devait sous peu lever l’ancre pour Anvers ; leurs prières ne purent m’attendrir, et je fis prendre chez Juan Sch…, calle de missiones, mon billet. de passage. Ernest H… me donna comme souvenir un magnifique poncho brodé en soie. Je réitérai mes remercîments à mon compatriote, à sa femme et à ses charmants enfants, et, le dix neuf au matin, je me trouvais à bord du steamer le Bonita,