Page:Gras - Trois ans dans l'Amérique du sud, 1883.djvu/233

Cette page a été validée par deux contributeurs.
224
L’Urugay.

pour les détruire, fouillent le sol ; arrivés au centre des galeries, ils y versent de l’eau et, à l’instar de nos briquetiers, font un mélange bourbeux qu’ils laissent sécher et durcir au soleil.

Comme je l’ai déjà dit, les forêts sont rares dans l’Uruguay ; les rives seules des cours d’eau sont boisées, et encore ces bois n’atteignent une certaine proportion que sur les berges du Rio Negro et du Rio Uruguay. Aussi dans les endroits où il n’y a pas de rivière, le bois est-il d’une excessive rareté, à tel point que les indigènes brûlent les os des animaux abattus, ou font sécher les excréments des bœufs, des chevaux et des moutons, pour s’en servir en guise de combustible.

Dans les terrains bas, couverts par les inondations, la végétation est assez luxuriante et on peut aisément se faire une idée de ce que doit être une forêt vierge. Le sol est couvert de buissons impénétrables, et l’uña de gato, ongle de chat, fait de cruelles blessures aux imprudents ;