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L’Urugay.

j’entrai dans la cabine qu’on m’avait désigné, mais un peu tard, car tous les lits étaient occupés, sauf un, au rez-de-chaussée, je dis rez-de-chaussée, parce que toutes les couchettes de navires sont étagées ; ici il y en avait jusqu’à trois, et par conséquent trois lits superposés. Le côté où était mon lit n’en avait que deux, à cause des hublots, ouvertures faites dans le flanc du navire, fermées par un disque en verre de très forte épaisseur, pour éclairer la cabine et donner de l’air par les temps calmes. Ces disques ont une charnière, et se ferment hermétiquement en venant s’appliquer contre une rondelle de caoutchouc où les retient une forte vis. J’étais mal placé, car dans le cas où mon voisin supérieur aurait le mal de mer, je me trouvais inévitablement sous le feu de ses fusées stomacales ; je me résignai pourtant et le cas échéant, je me promis bien de fuir avant les premières attaques.

L’heure du souper fut annoncée par le garçon de table par ces mots « please