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L’Urugay.

il plonge, mais pour reparaître bientôt, et plus près de moi ; il me présente la nuque, je lui envoie une seconde balle qui pénètre dans la moelle occipitale et met un terme à son existence.

Les populations de l’intérieur de l’Uruguay ont, touchant leurs morts, des coutumes fort bizarres. Un petit enfant vient-il à mourir, on le met tout bonnement dans une boîte quelconque et on le place sur un mur d’enclos ou tout autre lieu élevé, à proximité de l’habitation.

L’enfant est-il plus âgé, de cinq à six ans par exemple, les parents l’exposent, l’ornent de fleurs, et ce décès, loin d’être pour eux une cause de deuil, est un motif de gaieté et de réjouissances. Les amis et parents sont convoqués, on mange de l’asado, on suce du mate, on boit des liqueurs fortes, et un bal termine la cérémonie. Ensuite le cadavre est enterré dans la plaine ou porté au cimetière le plus proche, s’il y en a un.