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Aventures, Chasses et Mœurs.

vivant, puis s’arrête tout court, fait des écarts à droite à gauche, donne des coups de reins à démolir le cavalier qui généralement laisse le cheval se livrer à la course la plus furibonde, et, quand celui-ci est fatigué, il l’excite de la voix et de la cravache pour le forcer à continuer cette fuite. Quand le cheval est littéralement rendu, à l’aide des rênes, il le tire à droite, à gauche, à plusieurs reprises, doucement, lui fait faire volte face, et cherche à revenir au point de départ : l’animal résiste, recule, fait le saut de mouton, s’entête à rester en place, mais le gaucho impatient le châtie et l’oblige à obéir, bien qu’imparfaitement.

Ce travail est recommencé tous les jours, pendant quinze jours, un mois s’il le faut, jusqu’à ce que l’animal se soumette à la volonté de l’homme. Ce que le dompteur redoute le plus, c’est que le cheval ne se roule à terre et ne l’écrase sous son corps ; tant qu’il reste sur pattes, il rit et se moque de tous ses efforts pour