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L’Urugay.

doux ou mollasse, c’est bon pour un gringo, étranger ! Au gaucho il faut un coursier fier, ombrageux, difficile, hargneux, entêté ; ah, comme il est fier, lorsqu’il s’achemine vers une estancia, sur un cheval qui, à la vue d’une simple feuille qui roule à terre, ou de tout autre objet insignifiant, recule, saute à droite, à gauche, se cabre, souffle comme une locomotive ; alors le gaucho est dans son élément, il est admiré par les jeunes filles et envié par ses semblables.

Aussi quelle richesse de mots pour exprimer les divers états de docilité de cet animal !

Bagual c’est le cheval sauvage par excellence.

Potro exprime la même chose, mais à un degré inférieur.

Nuevo, celui qui n’est dompté qu’imparfaitement.

Redomon, un animal insoumis.

Arisco, une bête dangereuse.