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Aventures, Chasses et Mœurs.

détriment de l’animal, qui reçoit de nombreuses entailles ; mais peu importe, le mouton n’a qu’une valeur minime, pourvu que les entrailles ne sortent pas et tout est pour le mieux.

À l’époque où j’habitais l’estancia de San Ramón, situé au centre de la République, les bêtes à cornes achetées en troupeau, pêle mêle, veaux, vaches, taureaux, valaient vingt francs pièce, les moutons de deux à trois francs, les juments cinq francs, et les chevaux de selle, les hongres domptés, de soixante à quatre-vingts francs. Quant au terrain, la lieue carrée espagnole, la suerte, équivalant à deux mille sept cents hectares variait de trente à cinquante mille francs. Une lieue carrée peut facilement procurer la nourriture à deux mille ou deux mille cinq cents bêtes à cornes, ou à dix mille moutons.

Malgré la grande quantité de bétail qui couvre les plaines de l’Uruguay, l’usage du lait y est pour ainsi dire inconnu,