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L’Urugay.

une dextérité étonnante ; la toison enlevée, il la roule en paquet, en plaçant à l’intérieur les parties provenant de la tête et des pattes, la présente à un surveillant qui, en échange, lui remet un jeton, car il est payé à la pièce ; celui-ci noue la toison avec une ficelle, de là elle est jetée dans de grands sacs suspendus par l’ouverture pour y être foulée, pressée, et réduite au moindre volume, un homme est debout dans le sac et se charge de ce travail.

Quand, dans la précipitation, un animal a reçu des blessures, le tondeur crie : alquitran ! Aussitôt un enfant apporte une marmite pleine de goudron, à l’aide d’un pinceau les places sont badigeonnées, et l’invalide est mis en liberté.

J’ai vu des tondeurs tellement adroits arriver en une journée à enlever la toison à plus de cent et même cent cinquante moutons, mais aussi quelle activité ! ruisselants de sueur, courbés sur la bête, ils manœuvrent les ciseaux avec une vitesse incroyable, bien souvent, il est vrai, au