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L’Urugay.

el toro ! c’était trop tard, au moment où l’infortuné se retourne, un taureau lui enfonce une corne dans l’œil, et se sauve, traînant à sa suite sa victime qui a bientôt rendu le dernier soupir.

Rufino fut poursuivi en ma présence, et le taureau le serrait de près, quand, dans sa fuite, un ravin peu profond, barranca, lui barre le passage ; le cheval emporté tombe dedans et, par le plus grand hasard, lance sur le bord opposé le cavalier qui aussitôt tire ses pistolets et attend l’animal de pied ferme ; ses compagnons accourent, chassent le taureau, Rufino est sauvé, et le travail interrompu un instant par cet incident est continué avec le même entrain.

Parfois les animaux du rodeo, irrités, forcent la ronde et s’enfuient dans la plaine : alors une partie des cavaliers et des chiens se mettent à leur poursuite, une chasse à courre s’organise en règle, et, après bien des peines, les gauchos parviennent à ramener les fuyards dispersés.