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Aventures, Chasses et Mœurs.

tion est-elle suivie d’une catastrophe, la mort de la bête. En Amérique, rien de semblable, tout habitant de la campagne opère la castration, et pour cela un simple couteau bien effilé lui est nécessaire : l’animal est abandonné à lui-même, et la nature, plus puissante que la pharmacopée, se charge seule de la guérison.

Les choses ne se passent pas toujours ainsi. Souvent, aussitôt que le premier cavalier a lancé son lazo, le taureau, au lieu d’essayer de fuir, fond sur son adversaire ; malheur au maladroit, le lazo traîne par terre et, si le cheval s’embarrasse dans ses nœuds et tombe, le cavalier est à la merci de l’animal en fureur. Quelquefois aussi, au milieu de l’opération, quand le cavalier est à pied, les taureaux déjà castrés accourent aux mugissements de leur congénère et font un mauvais parti au malheureux gaucho. À quelque distance de l’estancia, lors d’une castration, un éleveur se disposait à faire l’opération, quand soudain ses camarades lui crient : el toro,